Pénurie de biens, prix de l’immobilier élevés : vers une dégringolade de la confiance des ménages?
28 Nov59% des français estiment que les prix de l’immobilier ne sont pas réalistes?
Plus d’1 français sur 2 estiment que les prix de l’immobilier ne sont pas réalistes d’après une récente étude de l’Observatoire du Moral Immobilier de LogicImmo. Avec un prix moyen de 4827 € sur Lyon et dépassant les 6000 € dans les quartiers les plus côtés tel que le 6 ème ou la Presqu’île, les candidats acquéreurs sont néanmoins toujours aussi nombreux à vouloir acheter.
Comment expliquer ce ressenti ?
76% des futurs acquéreurs évoquent une absence de biens ! En effet, la pénurie de biens constatée depuis plus d’1 an a un impact immédiat sur le temps de recherche : 64% des candidats acquéreurs recherchaient depuis au moins 6 mois en Octobre 2018. Avec 2 millions de vendeurs versus 3,5 millions de français désireux d’acheter un bien immobilier le déséquilibre parle de lui-même. Une offre de vente inférieure à la demande maintient les prix à la hausse et augmente le temps de recherche.
En tant que chasseur immobilier à Lyon, nos temps de recherche pour un appartement familial ou une maison est passé de 5 semaines il y 1 an à plus de 4 mois dans certains secteurs. Même si nos chiffres sont plus performants que ceux annoncés pour des particuliers recherchant seuls, nous avons dû adapter notre process afin de répondre aux nouvelles conditions de marché.
Ainsi, la disponibilité et la capacité de faire une offre rapidement dès la visite est devenu primordial pour espérer remporter le bien. La vitesse à laquelle se vendent les biens intéressants ne permet pas la réflexion. Nous incitons désormais nos clients à se positionner rapidement sur la base d’une vidéo quand notre réactivité et notre disponibilité nous permet d’accéder à ce type de biens.
Quelles sont les raisons de l’allongement du temps de recherche ?
Nous l’avons vu la pénurie de biens est le facteur principal mais d’autres raisons connexes permettent d’expliquer ce phénomène. Tout d’abord un recul des mises en chantier dans le neuf ramène les candidats acquéreurs sur le parc immobilier ancien déjà tendu. Les taux d’emprunt étant toujours très bas et les informations communiquées dans les médias sur leur « stabilité » en 2019 ne freine pas la volonté d’achat des candidats acquéreurs qui demeurent convaincus qu’il faut profiter de cette aubaine. Résultat : toujours autant d’acheteurs et peu de biens!
Néanmoins, il est à noter, sur Lyon, qu’après une hausse des prix de plus de 10% sur 1 an et une progression constante dans les quartiers prime, les candidats acquéreurs commencent à décrocher sur la réalité des prix. Nous constatons depuis début septembre que 2 prospects sur 3 n’est plus enclin à accepter les prix pratiqués sur le marché lyonnais. La raison principale de leur échec à trouver un bien réside, en marge d’une offre de biens disponibles très pauvre, dans une inadéquation de leur budget avec les prix du marché.
Pourquoi ce refus des prix actuels immobiliers?
42% des candidats acquéreurs redoutent une dégradation du niveau de vie en France dans les 6 prochains mois selon la même étude de l’Observatoire du Moral Immobilier de Logicimmo. Ce chiffre n’est pas à prendre à la lègère car la confiance des ménages en l’avenir est un facteur moteur pour le dynamisme économique et pour l’immobilier. Nous pouvons tous constater en suivant l’actualité qu’une grande majorité de la population souffre d’une baisse de son pouvoir d’achat à tous les niveaux de la société. Ce constat est néfaste pour toute l’économie mais également pour la concrétisation des projets immobiliers.
Certes en 2019, la plupart des candidats acquéreurs ou investisseurs voulant profiter des taux bas tenteront de concrétiser leur projet mais que se passera t’il quand les taux d’intérêt augmenteront si le contexte actuel d’incertitude perdure?
Publié par Alexa MORTIER.